Article paru dans le Dauphiné Libéré le samedi 19 août 2023
Passée par la grande distribution, Isabelle Foret est devenue par la suite coordinatrice d’une chaine de recyclage de textiles pour DYNAM’&CO. Elle gère une quarantaine de personnes, la majorité en situation de reconstruction.
Depuis un an, Isabelle Foret a pris en charge la coordination de la filière textile au sein de la structure DYNAM’&CO de la rue Camille Desmoulins à Romans. Un nouveau souffle professionnel courageux pour cette quinquagénaire qui vient de vivre un défi de taille, quitter la grande distribution et donner du sens à son travail.
Un burn-out et tout s’effondre
Il y a encore peu Isabelle Foret évoluait au sein de Marques Avenue où elle était responsable de plusieurs boutiques en France pour une grande enseigne. Après des études de commerce à Valence, une première expérience d’esthéticienne, elle s’était mise au service de la grande distribution dans le textile. « J’étais pour l’implantation de ce modèle économique qui pour moi a toute sa place » dit-elle.
Seulement voilà, avec le poids des années, les exigences d’un monde du travail qui demande toujours plus, elle finit par ne plus pouvoir faire face. A la veille de la crise sanitaire provoquée par la Covid, elle se retrouve prise en charge par la médecine du travail qui l’aide à surmonter ce qu’elle nomme « un grand moment de faiblesse ».
Sur le chemin de la reconstruction, elle croise la PIHC (Plateforme d’insertion par l’activité économique) devenue depuis DYNAM’&CO. « La directrice Claudine Mukezangango m’a donné ma chance pendant six mois, puis six mois de plus pour que je puisse remettre la machine en route. »
Une reconstruction qui a du sens
Sa rupture avec le monde extérieur était totale. L’an dernier, Isabelle Foret signe finalement un CDI. Aujourd’hui, elle coordonne une quarantaine de personnes, la majorité en situation de reconstruction. Le « bon soldat » qu’elle a été, embarquée dans le tourbillon de la productivité a retrouvé ce goût du travail qui l’a fait vibrer. La Drômoise avoue ne rien regretter « J’aurais pu partir avant, mais encore fallait-il pouvoir le voir », Est-ce que cela a changé la vision de sa vie? Isabelle Foret avoue que le commerce reste sa fibre. Elle avait juste besoin de « mettre de l’humain dans tout ça ».
L’info en + : DYNAM’&CO en bref ! Créée en 1995, l’association PIHC (Plateforme d’insertion par l’humanitaire et la coopération) est devenue DYNAM’&CO en 2022. Délestée de son activité coopération, elle s’est recentrée sur trois secteurs, la formation professionnelle, le recyclage (Prêt-à-porter, menuiserie, informatique) et le service aux entreprises. Pour la seule partie textile, ce sont huit postes de chauffeurs, 26 employés, cinq encadrants et deux chargés d’insertion.
Bernard Bret