Article paru dans le Peuple Libre le Jeudi 7 Mars 2024
Dynam’&co sait vivre avec son temps. L’entreprise, qui existe depuis 1994, est agréée économie sociale et solidaire. Avec plusieurs branches (menuiserie, informatique…), elle doit faire face à de nouveaux défis, comme son service toilettes sèches qui est confronté à un vide juridique. Explications.
Plus de 80 bornes Dynam’&co de dépot volontaire sont visibles un peu partout sur le territoire de Valence, de Romans et de leurs alentours. Elles sont destinées à récupérer les vêtements de particulier pour ensuite être revendus dans l’un des deux magasins Chic ! La boutique à Valence et à Romans. Mais l’entreprise drômoise, agréée économie sociale et solidaire, continue à se réinventer et à relever de nouveaux défis. Fondé en 1994, Dynam’&co s’appelait PIHC (plateforme d’Insertion par l’humanitaire et la Coopération). Depuis, son domaine de compétences a évolué et certaines activités ont été abandonnées. « On faisait de la formation et de la coopération internationale où on partait en groupe pour rénover une école au Sri Lanka, par exemple », souligne Véronique Régal, coordinatrice du chantier Made By Eco. Misant toujours sur la formation et l’insertion professionnelle, Dynam’&co parie sur le recyclage et la seconde main. Surtout, l’entreprise a plus d’une corde à son arc. Ainsi les vêtements récupérés sont réparés, nettoyés et repassé pour être revendus. Une petite menuiserie sur le site de Romans travaille principalement à partir de palettes. Un service de personnes propose de réaliser des travaux de second œuvre. Trois salariés sont chargés de reconditionner du matériel informatique et de le revendre.
Les déchets des toilettes sèches
Et un dernier service propose des toilettes sèches. L’été approche, on s’active dans les locaux de Dynam’&co. Les toilettes sèches commencent à être assemblées. Surtout un séparateur pour l’urine et les matières fécales est installé. Mais si pendant plusieurs années, Dynam’&co pouvait évacuer ses déchets auprès d’un partenaire particulier, elle doit trouver une solution depuis septembre 2023. « On met en avant les toilettes sèches mais on n’a jamais pensé de ce qu’on devrait faire des déchets. L’État n’a mis en place aucun dispositif pour ces déchets. » souligne Véronique Régal. La coordinatrice du chantier Made by Eco ne baisse pas pour autant les bras et multiplie les appels. Car, si selon elle, « même s’il y a un flou juridique et que l’on ne sait pas légalement ce que l’on peut faire de ces déchets », il faut trouver une solution car « ces déchets valent de l’or ». Renseignements pris auprès de structures existantes, une idée fait tout doucement son chemin. « L’idéal serait de pouvoir trouver des solutions locales mais il n’y a rien de mis en place. Nous devons donc les ramener jusqu’à romans, même si les urines peuvent être évacuées au niveau de stations d’évacuation », avance, la coordinatrice du chantier Made By Eco. Ainsi Michel Iob, un salarié au service Made By Eco est occupé à passer la formation de maître composteur. « Nous allons revaloriser ces déchets ici avec un lombricomposteur. Le compost obtenu sera réutilisé pour nos espace verts et en cas de surplus, il sera distribué aux employés. Mais nous pouvons encore évoluer vers d’autres choses », ajoute Véronique Régal.
Problème de visibilité
Sur un tout autre secteur, les menuiseries de Dynam’&co ont du mal à se faire connaître du grand public. Table de pique-nique, jardinière, compost, table basse, mange debout… le catalogue est varié. « Les gens ne savent pas qu’on existe », précise Véronique Régal. Le statut juridique de Dynam’&co ne lui permet d’exposer ses créations que sur deux marchés par an. L’entreprise ne fonctionne que par commandes. Pour autant, on ne désespère pas à Dynam’&co. Au contraire, on se creuse les méninges pour essayer de gagner en visibilité. Comme à son habitude, l’entreprise s’adapte à son temps.
Stéphane Pierrard